« Nous sommes passés de ce que nous décrivons comme un «facteur de stress aigu» à une situation de stress chronique. Cela demande à chacun de puiser dans ses capacités d’adaptation. Les enfants anxieux de base ont moins de marge de manœuvre. » C’est la déclaration de Sandrine Ghilardi, psychiatre pour enfants et adolescents, et présidente du groupe des psychiatres-psychothérapeutes de Genève qui m’inspire cet article aujourd’hui.
Les professionnels de santé sont débordés et très préoccupés par la hausse du stress et de l’angoisse chez les jeunes, victimes silencieuses de cette pandémie.
Sans tirer de généralités, il semblerait que les adolescents, privés de vie sociale et plus atteints par l’incapacité de se projeter dans l’avenir (job étudiants, projets professionnels ,…) sont plus touchés que les plus jeunes qui eux sont plus dans le présent, comme épargnés par l’angoisse du futur, mais également très vulnérables car plus dépendants de l’état émotionnel des adultes qui les entourent.
Bref, tous touchés mais de façon très différente.
Source Heidi.News, Troubles psychiques chez les enfants : l’inquiétant impact de la deuxième vague.
Quels sont les comportements qui peuvent témoigner de l’anxiété de votre enfant ?
Chez les plus petits, je dirais surtout perte d’appétit et troubles du sommeil (cauchemars) mais aussi hypersensibilité, agitations, régressions, un besoin de plus de présence, votre enfant s’accroche plus à vous, vous demande plus d’attention.
Chez les adolescents, en revanche, c’est plus difficile à voir car les signes se confondent avec la phase qu’ils traversent. S’ils décrochent à l’école, s’isolent davantage, procrastinent, se mettent systématiquement dans l’opposition, …
Pandémie ou pas, j’ai envie de vous dire que dans ces situations-là, il est toujours préférable d’agir.
Mais comment aider nos enfants et nos ado au quotidien sans passer pour des parents relou ?
Je vous donne 10 astuces pour être présents et soutenir vos enfants en cette période :
1/ Occupez-vous de vous, d’abord !
Cela peut vous sembler dingue de vous dire ça mais (quitte à me répéter) c’est comme dans l’avion en pleine dépressurisation. Quand le masque vous tombe dessus, on vous dit de le mettre sur vous d’abord pour pouvoir vous occuper correctement et tranquillement de votre enfant.
Vos enfants sont des éponges qui sentent votre état intérieur avant d’entendre ce que vous leur dites.
Etes-vous anxieux(se) ? Comment gérez-vous le quotidien en télé-travail ? Quels sont les signes qui vous trahissent ? La nourriture ? Le sport à outrance ? Vous vous rongez les ongles ? Des brulures d’estomac ?
De quoi auriez-vous besoin pour le réguler ce stress ? une séance de Yoga, exercices de pleine conscience ?
Prenez du temps pour vous ! Je vous donne d’autres astuces dans cet article.
Si vous êtes vraiment dans la galère, vous avez perdu votre job, votre enfant a décroché à l’école, inscrivez-vous à mes séances zoom Assistance raccrochage scolaire. Je vous accompagne pour vous aider dans votre posture parentale et permettre à vos enfants de reprendre de bonnes habitudes. C’est toutes les semaines et c’est gratuit !
2/ Leur parler de la pandémie de façon rassurante
Les média nous saoulent d’informations, de chiffres sans perspectives, de décompte de morts : rien de plus anxiogène. Evitez de laisser tourner les chaînes info en continu.
Votre opinion personnelle est précieuse pour vos enfants. Moi, je suis pour leur dire toujours la vérité, ce qui ne m’empêche pas d’adapter mon discours à leur âge et de veiller à ce que mes formulations soient factuelles et rassurantes.
Quelques idées pour parler de la pandémie aux plus petits : les gestes barrière deviennent des règles de sécurité. C’est toujours difficile de soigner une maladie qu’on ne connait pas. Aujourd’hui, les médecins savent comment la traiter, ce qui n’était pas le cas au printemps dernier. Les médecins et chercheurs avancent vite. Ils travaillent maintenant pour trouver des solutions.
– Et tu peux les aider, même si tu as 5 ans.
– Comment ?
– Tu sais que tu peux éviter ou en tout cas, ralentir la circulation du virus? En te lavant les mains régulièrement, en jetant immédiatement tes mouchoirs usagés, en te lavant les mains après t’être mouché-e, en toussant dans ton coude et en ne mettant plus les doigts dans ton nez ! ?
3/ Aider vos enfants à être acteurs de ce qui se passe dans leur journée
Toute situation est toujours plus facile à vivre quand on en est l’acteur.
Pour cela, rien de tel que d’apprendre à poser son intention du jour car rien n’est plus puissant qu’une intention clairement définie. C’est elle qui influence ensuite nos pensées, notre comportement, nos choix, nos actes et peut-être même qu’elle pourrait conspirer avec l’univers pour attirer à nous les plus belles opportunités.
Allez, un petit cadeau à télécharger et à aimanter sur le frigo. Chaque matin, proposez à chacun de participer selon son humeur du jour.
4/ Jouer avec vos enfants
Aristote disait : « il faut jouer pour devenir sérieux. » Vous pouvez faire passer tellement de messages avec subtilité, douceur et humour pendant ces moments de complicité.
Favorisez les activités qui court-circuitent le mental et vous donnent un accès privilégié à son état émotionnel. Le dessin, les casse-têtes chinois, la confection de bracelets brésiliens, une activité en cuisine, de la poterie, de la pâte à modeler sont des activités qui permettent de papoter de choses et d’autres tout en se reconnectant à son état intérieur.
5/ Ecouter avec le cœur
Bien sûr les mots ont un sens, mais soyez à l’écoute de ce qui se cache derrière les mots. Ecoutez votre enfant/ado dans ce qu’il ressent.
C’est une discipline qui s’apprend et se travaille au quotidien. Si ça te tente de me rejoindre dans ma pratique ? Envoie-moi un mail ici.
6/ Ecouter sans interrompre et sans donner de solutions
Quelle manie avons-nous, les adultes, de toujours vouloir donner des solutions immédiates, aux enfants alors qu’ils ne demandent qu’à être écoutés.
Bien souvent, ce réflexe surgit lorsqu’on ressent un inconfort dans ce qu’ils nous racontent. Qu’il s’agisse de l’émotion ou du sentiment qu’ils nous confient, c’est désagréable, dérangeant et puis, soyons clairs, on n’a pas envie que nos enfants vivent des choses désagréables. Donc, nous abrégeons cet inconfort en leur donnant notre solution or le moyen le plus efficace, pour les aider et leur apprendre à gérer ces émotions et ces situations inconfortables, est de les vivre en empathie avec eux.
Si vous tenez assez longtemps, vous verrez comment tranquillement, ils trouvent tout seuls leurs solutions.
7/ Encourager les adolescents à voir leurs copains
A 14 ans, un adolescent est capable de comprendre l’importance des consignes de sécurité comme le port du masque et les 2m de distance. Bien que les parents soient très importants, à cet âge, c’est auprès des copains que se joue une phase cruciale dans leur développement identitaire. Il se construisent grâce à l’appartenance à un groupe dont ils auront envie de se distinguer par la suite.
8/ Maintenir des routines et/ou en créer de nouvelles
Les horaires réguliers donnent des repères dans la journée. Amusez-vous avec des astuces déco pour distinguer la semaine, du weekend, les vacances, de l’année scolaire. Tout cela rassure énormément le cerveau reptilien et la sécurité intérieure.
Le programme doit être varié aussi : apprentissages, jeux, exercices, détente, activités rien qu’avec papa ou rien qu’avec maman. C’est ainsi que vous donnez du rythme et boostez l’énergie de toute la famille.
9/ Partager nos gratitudes aide à positiver.
A l’heure du coucher ou à l’heure du repas, chacun partage ses gratitudes. Les choses ou les événements pour lesquels nous sommes reconnaissants.
Si au début, c’est un peu difficile, demandez-leur de compléter ces phrases : Le meilleur moment de ma journée, c’était …, le moment le plus drôle, c’était…, j’ai de la chance parce que…
10/ Avoir une personne ressource vers qui se tourner
Tout ce que j’énumère ici est bien joli sur le papier (ou sur l’écran plutôt) et je sais que cela demande un travail sur soi et une discipline quotidienne qui n’est pas toujours facile à tenir. Mais qui a dit qu’il fallait y arriver tout seul ou toute seule ?
Cette période est tellement hallucinante, nous avons tous besoin d’entraide et de soutien alors, comme le dit ce magnifique proverbe africain : « Si tu veux marcher vite, marche seul-e. Si tu veux marcher loin, marche accompagné-e. »
Et votre premier pas pourrait être de vous inscrire à ma newsletter. ?
En ce moment, vous recevez un mail par jour jusqu’à Noël avec une idée d’activité, de jeu, de balade à faire avec vos enfants pendant les vacances de Noël. C’est tout à fait dans l’esprit de cet article. ?
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