Un papa me contacte parce que depuis sa séparation, Stella, sa fille de 3 ans pousse des colères monstrueuses. Elle se jette par terre, se fait souvent mal.

« Moi, je reste là, je ne sais pas quoi faire. Je me fâche. Je lui dis d’arrêter. Rien à faire. Quand la colère arrive, tous aux abris ! Elle me désarme. Je finis par culpabiliser. Je ne suis pas responsable de notre séparation. Je ne sais vraiment plus quoi faire. »

 

1er point important : STOP à la culpabilité ! C’est vraiment le pire ennemi des parents.

Culpabiliser parce qu’il y a eu une séparation parentale est bien évidemment un premier réflexe lorsqu’on voit sa fille se mettre régulièrement en colère ainsi. Seulement, il m’est arrivé de voir des enfants traverser des colères identiques alors que leurs parents étaient toujours ensemble.

Faire preuve de discernement est très important. Tâchons de ne rien induire chez votre enfant. La culpabilité que vous éprouvez est la vôtre, pas celle de votre enfant.

Alors, restons factuels !

Stella fait des colères impressionnantes. Lorsque je l’ai rencontrée, au bout de 15 minutes, elle est devenue écarlate et s’est jetée au sol sur les 3 marches du petit escalier qui mène au salon.

Voilà une scène qui va transformer de longs discours en une démonstration bien plus efficace.

Comme je le mentionne dans mon article sur l’autorité bienveillante, tous les enfants sont traversés par des émotions intenses qui les dépassent. La colère de Stella est bien trop grande pour elle. Elle se trouve dans l’incapacité d’en sortir seule. Inutile de lui parler, elle n’entend rien.

Le rôle de l’adulte dans cette situation est d’abord de rester calme et d’être tout simplement présent avec l’enfant. En faisant cette chose toute simple, vous lui apprenez à réguler ses émotions.

Ne rien dire, juste la prendre dans les bras et respirer avec elle tranquillement. C’est ainsi que vous allez l’aider à s’apaiser. Le contact des bras lui permet de retrouver ses frontières corporelles. Le rythme de votre respiration calme et tranquille lui permet de se rassurer.

Rester ainsi présent-e avec elle le temps nécessaire jusqu’à ce qu’elle se synchronise à votre respiration.

Ensuite, lui traduire avec des mots ce à quoi vous avez assisté.

  • ” Stella, j’ai senti que tu étais très en colère, là. Tu as le droit d’être en colère et c’est même important que tu nous montres ta colère. Seulement quand tu te jettes ainsi dans les escaliers ou quand tu te lances la tête la première sur le carrelage, tu peux te faire très mal. C’est dangereux, tu comprends ? “
  • ” Que pourrais-tu faire à la place sans te faire mal ? “

Laissez-la trouver ses solutions. Que vous validerez avec elle ensuite.

  • ” Je peux me jeter dans le canapé, dans mon lit, dans le pouf. “

Elle identifie par elle-même tous les endroits où elle peut se jeter. Vous pouvez l’aider ensuite en lui donnant plus d’alternatives.

  • ” Tu peux aussi crier très fort dans les coussins, mordre ton doudou ou venir dans les bras de papa ou de maman.”

Quand le moment de calme est revenu, vous pouvez lui demander : « Sais-tu ce qui te met en colère ainsi ? »

Mais il est fort probable qu’elle ne sache pas répondre sur le moment et j’ai envie de vous dire, ce n’est pas le plus important.

Ce qui est essentiel dans ces moments-là pour Stella, c’est d’avoir un adulte à ses côtés capable de la rassurer et de l’aider à sortir de ses turbulences émotionnelles par sa simple présence.

Ensuite, jouer avec elle et passer du temps ensemble vous permet de tisser des liens au quotidien.

Les confidences viendront d’elles-mêmes par la suite, si elle en éprouve le besoin. Souvent, elles surgissent à un moment qu’elle va choisir, souvent c’est tout à fait inattendu.

Soyez prêts à écouter et à accueillir ce qu’elle exprime le moment venu.