Dans mon article: “les 8 compétences gagnantes à développer chez votre enfant”, je nomme la compétence n°7 : l’autonomie affective.
Pour réussir au 21e Siècle, cette compétence est une clé inestimable pour que votre enfant devienne un adulte bien dans ses baskets, libre dans son cœur et dans sa tête. C’est aussi une compétence qui permet de prendre les bonnes décisions rapidement et pour les bonnes raisons. Elle permet en plus, de tisser les liens solides et des relations saines et authentiques dans la vie personnelle et professionnelle.
Mais c’est quoi au juste l’autonomie affective ?
Pour atteindre l’autonomie affective, nous passons tous par une phase incontournable, c’est la dépendance affective.
Alors vous allez me demander, c’est quoi la dépendance affective ?
Tous les enfants qui viennent au monde choisissent un adulte référent, un modèle. Cela peut tomber sur le papa, la maman, le grand-père, la grande sœur, … C’est l’enfant qui choisit et quand ça tombe sur vous, bonjour la responsabilité. Si vous en êtes conscient, c’est déjà pas mal. Dans ce cas, sachez que l’enfant a fait de vous le garant de son autonomie affective. Il a besoin de vous pour se révéler à lui-même, pour construire son estime de lui et il vous donne un rôle majeur dans sa vie.
Là, vous pouvez lui montrer toute votre gratitude.
Cependant, par le suite, c’est vous qui êtes responsable de l’aider à se libérer de ce modèle que vous incarnez. C’est grâce à votre relation que vous pourrez, en conscience, l’aider à devenir lui-même : un adulte libre, autonome et responsable.
Le souci, c’est que de nombreux adultes sont maintenus dans une dépendance affective, qu’ils infligent inévitablement dans toutes les relations amicales, amoureuses et même professionnelles. En se mariant, peut-être ont-ils même transféré cette dépendance affective sur leur conjoint.
Prenons l’exemple de Marie et Sophie, deux copines depuis quelques mois.
Marie vient d’emménager.
Elle organise le soir même, alors que ses meubles n’arrivent qu’après-demain, une « petite soirée crémaillère » avec ses meilleurs potes, histoire de mettre de bonnes ondes dans sa nouvelle maison. « Rien de compliqué, hein ! Une bonne playlist, quelques pizze, des bières et les cartons en guise de tables et de chaises. »
Seulement, voilà! L’invitation a fait le tour du bureau et ça ne va pas le faire si ses collaborateurs débarquent. Il lui faut un minimum de matériel pour recevoir.
Elle appelle son amie Sophie, hypersensible, empathique à souhait, toujours prête à rendre service, pleine d’énergie et de bonnes idées. Ni une, ni deux, Sophie prend les choses en main. Elle appelle son père pour lui demande de lui prêter sa camionnette et passe 2 heures à lessiver ses meubles de jardin et la voilà embarquée dans un véritable déménagement pour sauver sa copine. Elle charge la camionnette : meubles, verres, vaisselle, quelques bouteilles de champ, sans oublier le barbecue, bien sûr !
Excessivement gentils, les dépendants affectifs, comme Sophie sont victimes de leur empathie. Pourtant, ils sont souvent pourvus d’une très grande intelligence émotionnelle mais ils sont, comme cette personne au volant d’une ferrari, sans le permis de conduire.
D’une générosité et d’un dévouement sans borne, ils ont une capacité hors norme pour ressentir les émotions de leurs interlocuteurs, mais ils ont aussi souvent du mal à distinguer leurs émotions de celles de leurs interlocuteurs. Cela a pour conséquence de les intensifier.
Ainsi, ils ressentent instantanément le stress, la souffrance, la panique, le chagrin et vont trouver spontanément une solution pour sortir de cet inconfort. C’est humain, c’est même un réflexe de survie, car l’intensité de l’émotion éprouvée leur donne l’impression d’être dans la situation de l’autre.
C’est plus fort qu’eux, ils viennent en aide instantanément et sans mesure.
Que faire ? me direz-vous.
Pour Sophie ? Rien, car Sophie est heureuse ainsi et elle ne demande pas d’aide. Si vous êtes une dépendante affective qui se soigne, vous pourriez essayer de lui faire une remarque, histoire de lui permettre de mesurer l’emballement émotionnel dans lequel elle s’est embarquée.
Mais quels sont les risques ?
- Dans le meilleur des cas, elle vous répondra sans doute quelque chose comme : « Que veux-tu ? Je suis comme ça ! », « ça me fait plaisir. », « qu’est-ce que ça (te) peut faire ? ».
- Dans le pire des scénarios, elle va se retourner contre vous en vous reprochant votre égoïsme ou une tendance à gâcher son plaisir de faire plaisir.
- Seulement, un jour, Sophie peut se sentir fatiguée parce que cela demande beaucoup d’énergie, d’éponger les émotions des autres.
- Elle peut aussi se sentir déçue par ses ami-e-s. « C’est vrai quoi, je suis toujours là à rendre service. Et moi, quand je demande, voire « quand j’ose demander » de l’aide, y a plus personne ! »
- Pire encore, elle peut se retrouver victime d’abus dans ses relations affectives et professionnelles, car son hypersensibilité, alliée à sa dépendance affective est le cocktail préféré des pervers narcissiques. Tels deux aimants, les pôles s’attirent. (n’y voyez aucun jeu de mots ?) et le « pervers » alimentera naturellement son désir de faire plaisir, de rendre service et épuisera ce qui lui reste d’estime d’elle-même.
En revanche, si vous vous reconnaissez dans cette histoire et que :
- vous souhaitez conquérir votre autonomie affective,
- vous vous questionnez sur l’effet de cette dépendance affective sur l’éducation de vos enfants
- vous voyez votre enfant s’investir dans des relations compliquées et vous souhaiteriez être accompagné-e pour l’aider à atteindre son autonomie affective
C’est un chemin que nous pouvons faire ensemble. Rencontrons-nous !
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